Invitée surprise

On aurait pu penser qu'il était mort. Avachi sur sa table, le vaillant et fier Samuel Gamegie, 7eme année à Serpentard, une des figures les plus applaudies lors des matchs de quidditch de Poudlard, ce Samuel Gamegie donc, était étalé sur sa table, semblant avoir rendu son dernier souffle.

Mais il respirait. Les mouvements de sa longue couette blonde qui suivaient ceux de son dos à chaque respiration le prouvaient. Il ne dormait pas non plus. Il avait juste un devoir de métamorphoses à finir.

Pour demain matin à 8h tapantes. Et il faisait super beau dehors ...

Exhalant un soupir à faire frissonner tous les fantômes du château, Sam releva ses yeux verts vers la fenêtre en vitrail devant lui comme pour y chercher de l'aide, de l'énergie, un passage vers un monde meilleur, sans devoirs de métamorphoses et sans Baker, l'horrible et maléfique prof de la même matière.

Non, il n'avait pas moyen d'y échapper.

Il se redressa soudain, se posant en équilibre sur les deux pattes arrières de sa chaise. Et puis zut ! Il allait y arriver ! Il allait lui montrer à ce scrout à pétard de Professeur Baker, qu'il pouvait avoir un A. Il allait bosser toute la nuit et Baker allait tomber à la renverse quand il lirait son devoir ! Et il se cognerait la tête et il se détraquerait le cerveau, et il métamorphoserait des étudiants en poules carnivores et il serait envoyé à Azkaban !

Tout à ses rêves et à sa jubilation, pris soudain d'une furieuse envie de travailler, Sam ouvrit à la volée le premier livre de la pile qu'il avait prise dans les rayonnages juste avant de s'installer dans un coin calme où seule une Gryffondor était penchée sur de vieux grimoires d'archives. Sam avait déjà vu des tas de choses sortir des livres magiques de la bibliothèque, souvent des sortilèges qui disparaissaient en quelques secondes. Mais jamais encore il n'avait vu ça : une très grosse araignées noire était sortie d'entre les pages du livre et courait vers lui. Une araignée qui n'avait rien de magique. Une VRAIE araignée.

Dans un brusque mouvement pour à la fois s'échapper et attraper sa baguette dans son sac à ses pieds, Sam fit basculer sa chaise en arrière et s'éffondra en criant aux pieds de la Gryffondor. l'horrible pensée que l'immonde bête à huit pattes pourrait lui grimper dessus lui fit jaillir des ressort des pieds et en une seconde il se retrouva grimpé sur les genoux de la gryffon, Vanessa quelque chose si sa mémoire était bonne. Enroulant ses bras autour du cou de la jeune fille, il continua à hurler :

"MAIS FAIS QUELQUE CHOSE ! OU QU'ELLE EST? TU LA VOIS? HEIN? Y A UNE BEEEEEEEETE !"

[J'attends Vanessa Watson pour son premier jeu chez nous mais libre à vous de vous incruster dès qu'elle aura posté ]

Vanessa fit le saut lorsque samuel se jeta sur elle, perturbant ainsi sa lecture. Elle le repoussa vivement par terre, à la fois fachée et intriguée que cet élève, semble-t-il peureux, soit terrorisé par une si belle et petite créature.
- Non mais ça va pas??!!! Elle ne va pas vous manger tout de même! un peu de retenue! , dit elle plutôt irritée. Il y a tellement pire que cette pauvre petite araignée! Elle aura sûrement eu plus peur de vous que le contraire!
Vanessa se pencha en dessous de la table et repéra la bête noire qui grimpait sur une étagère de livre proche de là. Elle alla la cueillir dans sa main sans aucune crainte, ouvrit une fenêtre et la laissa grimper sur le mur à l'extérieur, puis referma la fenêtre. Tout cela dans un calme absolu.
-Et voilà! Pas de quoi s'énerver franchement... oh et vous pouvez descendre de la chaise maintenant...

Sur la chaise. Effectivement Sam était grimpé sur la chaise. Mais pas n’importe quelle chaise. La chaise qui était dans le coin le plus éloigné de la salle d’étude. La chaise qui était là on n’avait jamais su pourquoi mais qui était là depuis sa première-première année, cela faisait 7 ans, et qui devait être là depuis encore plus longtemps. Certainement qu’elle était déjà là quand son auror de grand-mère faisait ses études. Une chaise des temps immémoriaux ; une chaise avec deux accoudoirs, recouverte d’un tissus de velour d’un vert profond qui aurait très bien pu avoir sa place à Serpentard.

Le garçon à la couette s’y était réfugié dès que la gryffondor l’avait poussé au sol. Une table aurait fait un meilleur perchoir car située plus au dessus du sol mais la chaise était ce qu’il y avait de plus éloigné. Blanc comme un linge, il avait vu la fille prendre l’araignée dans ses mains – horrible horreur – et la faire sortir avant de refermer la fenêtre. Il n’avait bien sûr rien écouté de ce qu’elle avait dit : déjà parce qu’il était en telle panique qu’il n’entendait que les battements de son cœur affolé, mais aussi parce qu’il n’y avait de toutes manières aucun intérêt à écouter un Gryffon.

« Non mais t’es pas bien ? fallait la tuer ! Elle va pouvoir aller n’importe où maintenant ! Z’avez rien dans le citron à Gryffondor ! J’le crois pas… »

Descendant précautionneusement de la chaise tout en vérifiant qu’une autre bête immonde n’était pas en train d’y grimper, Samuel s’assit sur le rembourrage vert. Il laissa un long soupir s’échapper d’entre ses lèvres et posa son front dans sa main.

« Je l’savais que y’avait rien de bon à venir dans un endroit comme ça… J’aurais du bosser dans la salle commune… Quoique non, j’aurais ramené le livre à serp pis elle se serait balladée partout … Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Tu veux un autographe ? »

La jeune fille le regardait avec des yeux ronds et il ne comprit son intérêt que lorsqu’il sentit des liens se refermer sur ses jambes et ses bras. Ses yeux s’arrondirent aussi quand il les baissa pour voir que des « branches » sortaient des pattes et du dossier de la chaise et s’enroulait autour de ses membres pour l’y attacher solidement.

« EEEEEH !! C’est quoi ce… Passe moi ma baguette ! Là près de mon sac !! …Qu’est-ce que… »

Quelque chose semblait bouger sous ses fesses et ses cuisses. Quelque chose semblait vouloir sortir du rembourrage de l’assise. Puis un « crrr » annonça le déchirement du velour vert et des pics pointus s’enfoncèrent lentement dans le tissu de son pantalon d’uniforme.

« AAAAAAAAAAH ! Magne toi bordel, y’a des pics ! »

Sam se mit à gesticuler sans rien gagner qu’un resserrement de ses « liens ». Les pics eux, continuaient leur avancée, perçant le pantalon et la peau du serpentard.

La jeune femme jeta un regard noir au serpentard, qui semblait ne penser qu'à la violence et ne se soucier que de sa satanée maison. Aucune considération positive pour les autres. Mais elle ne se laisserait pas insulter ainsi par un égoïste petit serpent.

- Ah ouais, rien dans le cerveau? et vous la lâcheté, ça vous connait bien pas vrai? Pas capable de sentir une petite bestiole, alors on la tue c'est ça? Tu peux bien crever toi même!

Elle aperçu alors le garçon descendre de sa chaise et, avant qu'elle ne crie gare, s'asseoir sur celle-ci. C'est fou ce qu'il était bête, celui-là.

- Eh! Bravo... t'a bien choisi ta chaise dis donc! Mais quel idiot, t'a pas vu qu'elle avait un ptit quelque chose de spécial, c'est le vert qui t'a attiré c'est ça... cette chaise est ensorcelée pour torturer le sorcier qui s'y asseoit par mégarde. Ça ne te ferais pas de tort, remarque...

Voyant le serpentard qui, s'il avait pu, l'aurait étrangler sur place, elle lança malgré tout un contre sort sur la chaise, qui relâcha aussitôt sa prise.

- Pas si bête que ça, la griffondor hen? Ça sert les livre, pour se cultiver... je sais pas si tu connais. Oh pas besoin de me dire merci, je sais que c'est difficile pour vous, les serpentards.

[i] Vanessa replaça une mêche noire rebelle avec un sourire de satisfaction sur les lèvres. Elle retourna s'asseoir sur sa chaise afin de continuer sa lecture sans plus regarder le sepentard troublé.

« Ouaih ben tu me feras la morale une autre fois, ça urge là ! »

Samuel était stupéfait de voir autant de suffisance et de prétention dans cette petite demoiselle à peine sortie de son œuf. Pour sûr en voilà une qui avait un tas d’idées préconçues dans la tête. Sûrement une admiratrice de Finchley ! Il n’empêche qu’amie ou énemie elle n’allait quand même pas le laisser crever là !

Il laissa échapper un cri lorsque les premiers pics de métal traversèrent l’étoffe de son pantalon pour commencer d’entailler sa chair et, miracle, ils commencèrent de reculer alors que la pression sur ses jambes et ses bras se relachait. Plus vite qu’il n’en fallait pour le dire, Samuel évacua la chaise et recule sans la quitter des yeux, au cas ou cette satanée machine infernale aurait eu l’idée de se lancer à la poursuite de sa victime trop vite libérée.

« On n’a pas idée d’inventer des machins pareils, ni même de les laisser trainer dans des endroits publics.. Sont arrangés ici… j’aurais pu être tout seul… connerie de truc maléfique… Comment tu savais que… »

Mais la Gryffondor était partie, avait gagné une table où elle étudiait.
Haussant les épaules à sa remarque sur la non habitude des Serpentards à dire merci, Sam la rejoignit et s’arrêta dans son dos. Posant les mains sur les deux glands de bois qui décoraient le haut du dossier de la chaise où elle était assise, il appuya de tout son poids pour la faire basculer en arrière. Il se pencha vers elle, remarquant la noirceur de son maquillage. Il se pencha, ses mêches blondes chatouillèrent un instant le nez de la Gryffon avant qu’il n’y dépose un baiser léger.
Un baiser serpentard qui allait sûrement plaire à la Gryffondor fanatique qu'elle était.


« Merci Mademoiselle Grincheuse ! »