Finchley nous en fait voir de toutes les couleurs !

La soirée avait été arrosée à la Croisée! Samuel était fier de son stratagème : faire un trafic de cocktails avec Ian avait été une idée sensationnelle et il était devenu le garçon le plus populaire le temps d'un soir. L'idée était pourtant simple même si personne n'y avait pensé avant. La soirée avait donc été arrosée et la nuit bien courte, mais comme à son habitude, Samuel s'était levé à 6h tapantes pour son jogging matinal; pas question de de louper Gaelys en sueur et haletant *_*.

Comme à son habitude donc, le Serpentard avait quitté le dortoir silencieux et sombre. Un escalier, un couloir et le voici qui traversait la salle commune en sifflotant, remettant droit le bas de son tee shirt puis s'arretant soudain 0_0.

"Qu'est ce que c'est que ce bordel...?"

Les yeux écarquillés, une lueur de panique dans le regard, Samuel portait un regard circulaire à la salle commune si familière et .. rose fushia. Immédiatement , sa main chercha dans sa poche et y trouva sa maudite baguette.

« Bordel, qu’est ce que j’ai encore foutu ? » Car oui, forcément, c’était encore un foirage de sort de sa part. Qui aurait fait une chose pareille  mis à part sa pas-douétude. Sur un fauteuil, une écharpe oubliée, fushia et argent l’accusait vertement.  Il tenta d’annuler le sort mais impossible. Aussi, s’enfuit-il chercher de l’aide. Syl. Il n’y avait qu’à elle qu’il pouvait demander ça. Et vite. Car le temps manquait. Il fallait remettre Serp en vert avant le réveil des autres.  C’est en courant et soufflant qu’il entreprit de traverser le hall mais une silhouette à l’entrée de la grande salle attira son attention. Dieu merci !

« Syl ! P’tin Syl J’ai besoin de toi ! » Mais la jeune fille ne répondit pas, visiblement hypnotisée par l’intérieur de la grande salle. Samuel risqua un regard par-dessus son épaule.

Elle c'était levée tôt, comme d'habitude. Elle aime aller lire dans le parc avant que les autres se réveillent et n'envahissent tout, surtout depuis que leur nouveau directeur à bouleversé toute l'école avec ses idées idiotes. Ça lui fait un moment de tranquillité. Puis elle est rentrée, passant comme toujours devant la Grande Salle pour retourner à Gryffondor se changer pour la journée. Et elle a bloqué la. La ou Sam la trouve très exactement. Et ou elle est plantée depuis bien 5 minutes, la bouche entrouverte, dans une attitude tout sauf seyant à une jeune fille de bonne famille.

Les tables sont la, immuables. Les bancs aussi. Les murs tout autant, avec les drapeaux des maisons suspendus. Rien de choquant en apparence donc. Sauf les couleurs. La brune à l'impression d'avoir débarqué dans le monde d'Alice au Pays des Merveilles version Chapelier Fou. Elle cille pour la vingtième fois au moins sans parvenir encore à croire ce qu'elle voit. Le lion des Gryffondor se déploie sur fond de bleu et de jaune criard.... Ce qui arrache moins les yeux que le violet et orange qui supporte désormais l'aigle de Serdaigle, elle doit bien le reconnaitre. Les Poufsouffle sont encore ceux qui s'en sortent le mieux avec leur kaki et noir. L'ensemble filerait mal au crane a un aveugle....

Elle retient le fou rire nerveux qui lui monte aux lèvres. Même la voix du Serpentard ne parvient pas à arracher son regard aux nouvelles couleurs de la Grande Salle...

« Oh la vache ! »

Eberlué, les yeux hors de la tête, Samuel bouscula doucement la préfète pour entrer dans la grande salle si singulièrement décorée. Il ne savait pas ce qui était le plus perturbant mais son regard revenait finalement toujours au orange et violet hurlant de Serdaigle. Finalement le rose et gris de Serpentard se fondait mieux dans le décor. Incroyable. Celui qui avait fait ça avait beaucoup d’imagination mais imaginait-il seulement la punition qu’il allait récolter lorsque Monsieur de Directeur Finchley allait voir un tel carnage.

Comme s’il fallait le toucher pour y croire, Sam s’était avancé près d’une tenture Bleu et jaune de Gryffondor et l’effleurait du doigt.

« C’est dingue ce truc là…» Il se retourna vers Sylvaen. « A Serp tout est rose Fushia. J’ai cru que c’était encore une connerie de ma part mais là… J’pense aps que j’aurais pu lancer un sort assez puissant pour tout changer comme ça. C’est comment chez vous ? Tu veux t’asseoir peut etre ? »

Lentement il la prit par le bras et la fit asseoir sur un banc.

"Je suis sortie tôt ce matin et je n'ai pas fait spécialement attention, mais tout avait l'air normal... Je pense qu'un tel changement de couleurs n'aurait pas pu manquer d'attirer mon attention. Même si ce n'est pas aussi violent que le orange et violet de Serd..."

Elle s'assied sur le banc ou Sam la pilote, lève les yeux vers lui.

"En tout cas une chose est sure, ce n'est pas toi qui est responsable si ça peut te rassurer. Et si c'est un petit malin qui a fait ça, il est rudement doué. Parce que si c'est comme ça ici et chez Gryff et chez Serp, il y a des chances que ce soit comme ça partout, dans tout le château. Un véritable tour de force. Sans compter que... "

Elle sort sa cravate de son pull et la montre au Serpentard.

"Tous nos vêtements ont subit le même sort visiblement."

Elle agite l'extrémité de sa cravate bleue et jaune devant le nez du blond.

Sam eut un petit sourire devant l’agitation de cravate aux couleurs criardes.  Un œil sur sa tenue ne lui apprit pas grand-chose puisqu’il avait enfilé un vieux survet moldu pour sa course matinale. Il haussa les épaules.

« Faudra que je regarde mais ça doit être la même chose chez nous. Ca va aller toi ? je file courir pour être là quand tout le monde va rappliquer, ça promet d’être drôle ! A taleur ! »

Il lui colla un bécot sur la joue avant de partir en courant, des suppositions plein la tête.

Lorsqu’il revint à la grande salle, Samuel portait effectivement un uniforme où le rose se battait avec le gris pour asseoir sa nouvelle place. Sur les bancs, c’était l’effervescence. Les premiers réveillés avaient réveillé les autres et l’affluence n’avait jamais été aussi forte à une heure aussi matinale. Il aperçut les préfets qui essayaient de maintenir un semblant d’ordre, les professeurs en grande discussion sur l’estrade. Contournant Gaelys en kaki et noir qu’un essaim de filles assaillait de questions - quelle belle occasion - le serpentard se fraya un chemin jusqu’à la table de Gryffondor et interpela Syl d’une voix assez forte pour couvrir le brouhaha ambiant.

« Alors ? Y’a des news ? Non mais regarde moi ça ! On dirait une volière de perroquets !! »

Une volière de perroquets oui, aussi bien au niveau des couleur que du bruit..... Non pas que la Grande Salle fut particulièrement calme en temps normal, mais la tout le monde papotait en même temps, commentant les nouvelles couleurs de leurs uniformes, des blasons, des nappes... bref de tout. Et aucun professeur n'avait encore pointé le bout de son nez, les Directeurs non plus. Sylvaen avait hâte de voir la tête qu'allait faire Finchley en découvrant qu'il n'était plus à la tête d'une école mais d'un parc aux oiseaux exotiques....

Sam et Liberty arrivèrent presque en même temps.

"Pas de nouvelles non, tout le monde y va de son commentaire mais au final personne ne sait rien. Et les profs ne semblent pas décidés à montrer le bout de leur nez pour nous donner des explications. Ceci dit peut être qu'ils n'en ont pas plus que nous."

Elle rit

"Enfin au moins on a une ambiance exotique ce matin, colorée.... et qui pique les yeux il faut le dire."

"Saaaaaam !"

Oui, en ce beau matin multicolore, tout le monde était réveillé à l'aube, même les élèves les plus improbable. Julien "Juju" Sey, d'ordinaire jamais réveillé avant 11h passé, au grand agacement de tous ses professeurs, passa la porte de la Grande salle comme un vif d'or surexcité et se jeta sur son petit ami façon koala sous acide.

"C'est la première fois de ma vie que mes fringues sont accordés à mes tifs !"

Libérant l'ex-couetté, il adressa un grand sourire plein de dents aux membres du petit groupe :

"Hein que je suis TROP sexy ?"

La question avait été posée en mode blague dans une imitation plus ou moins réussi du Cornwell façon coq et le petit serp tournait maintenant sur lui-même de façon exagérée, faisant admirer son uniforme. Il s'assit finalement à table avec eux pour se servir un grand bol de café -réveillé d'accord mais il ne fallait pas déconner, il ne voyait jamais cette heure de la journée d'habitude-, tout en jouant machinalement avec sa cravate.

"C'est une farce de qui au fait ? J'aurai bien aimé avoir l'idée avant... C'est Louka ? Elle aurait pu me le dire !"

Tout avait mal démarré. Déjà le portoloin n’avait pas fonctionné correctement. Ou plutôt n’avait pas fonctionné du tout et il avait fallu ré-enchanter la vieille bouteille de lait pour qu’enfin ça marche. Puis il avait fallu regagner le château. Sans se faire voir. Ce qui aurait été assez simple à 6h du matin mais à presque 7h, cela avait été moins évident. Enfin il avait fallu pénétrer dans les parties privées du château et là, la clé entre-partout dénichée chez Poivre Eysel avait été une bénédiction. Ils étaient entrés dans un placard à balai du rez de chaussée, près des locaux de Poufsouffle et avaient réouvert la porte sur l’appartement de Matthew. Le problème c’était la luminescence. Eysel leur avait bien notifié ce détail mais avait omis, ou bien ne savait pas, que quiconque utilisait cette clé en ressortait clignotant comme une enseigne de bordel de Las Vegas durant une demi-heure.

Ils avaient utilisé ce laps de temps pour jeter le sort de transformation des couleurs et peaufiner leur plan. Puis Matthew avait enfilé un de ses costumes vert pomme avant de sortir, laissant William avec Lunaé et les petites.

Le professeur de potions était maintenant arrivé dans la grande salle où, bien sûr, tout le monde était là qui hurlant au sacrilège, qui se réjouissant d’un évènement extraordinaire, qui extrapolant sur une possible suppression des cours de la journée. Exactement le foutoir qu’ils avaient prévu. Mais quelque chose n’allait pas.

Matthew, les sourcils froncés et les lèvres pincées si fort qu’elles ne formaient plus qu’une mince ligne rosée, jetait des regards à droite et à gauche jusqu’à tomber nez à nez avec Elain Blood. Les embrouilles de la veille étaient bien loin de ses pensées. Ils avaient un problème.

« Où est Finchley ? T’as vu Finchley ? »

Il avait pris la jeune femme par les épaules et la secoua plutôt rudement pour accompagner sa question impérieuse. Il n’entendit même pas les sifflets et moqueries d’un certain capitaine de Gryffondor. Finchley n'était pas là et il n'avait aucun moyen de prévenir William qui ne devait plus maintenant être très loin des bureaux.