Cherche, Jiliann, cherche... ~

En ce début d'après-midi, la jeune kendoka se trouvait dans une situation assez embarrassante. Ou plutôt, agaçante. Elle s'était réveillée très tôt, comme tous les matins, afin de s'entraîner mais là, hic. Où était passé son sabre en bambou ? Nulle part. Elle avait passé la matinée à le chercher dans tous les recoins des dortoirs, jusqu'à la salle commune des Gryffondor, mais niet. Pas l'ombre d'un bambou.

# Sûrement un coup de Gamegie # songea-t-elle du premier coup.

Hum... il allait le payer cher. Ça, c'était certain.

Et, en essayant de plonger dans la façon de penser du jeune homme, Jill en arriva à une conclusion : il l'avait sûrement caché dans un endroit improbable.
La brunette se mit à réfléchir. Où n'aurait-elle jamais pensé y mettre les pieds de son plein gré ?
Les cachots ? Non... La salle sur demande ? Non... La Cabane hurlante ? Non plus...

# Eureka ! Les serres ! #

Comme illuminée, la Rouge et Or courut au plus vite (ce qui était très stupide puisqu'elle ne faisait la course avec personne) vers l'endroit. Elle y pénétra l'air convaincu d'avoir percé le secret. Elle se mit alors à la recherche de son sabre. Un bâton long et en bambou n'était tout de même pas la chose la plus facile à cacher. Point positif. Mais ça pouvait très facilement se glisser derrière une porte ou entre deux murs. Point négatif.
Jill continuait à faire la liste des points positifs et négatifs quand son regard se posa sur une table métallique, dont l'ombre donnait l'impression qu'un long bâton y était glissé. Jill se précipita pour l'attraper et le tira de toutes ses forces, sans mesurer que... Ben, qu'elle était très forte. La table, dont plusieurs pots de plantes aux allures pas commodes étaient posés, tomba sur la jeune femme dans un bruit sourd, amortissant tout de même sa chute par... eh bien, le corps de la pauvre Jiliann.

" Aïe ! Merde ! " sacrait-elle à tout bout de champ.

Elle essaya de dégager ses bras mais impossible. La jeune kendoka qui était recouverte de terre et de plantes qui lui mordillaient les cheveux, commençait sincèrement à ne plus jamais adresser la parole à ce foutu Samuel Gamegie.

Lynn plissa le nez et leva la tête de son parchemin. Il y avait beaucoup trop de bruits dans la salle commune des Serpentard. Pourquoi ? En cette période d’examen n’étaient-ils pas censés tous étudier dans le calme ? Vraisemblablement, certaines ne paraissaient pas avoir saisit le sens du mot ‘calme’. Le regard glacial de la Rousse glissa sur un groupe de filles excitées – dans lequel elle reconnu Titanya – qui babillaient dans un coin de la pièce. Ou trouvaient-elles encore le temps de flirter ? Leur conversation ressemblait à un pépiement continuel et agaçant où revenaient sans cesse les mots ‘garçons’, ‘mignon’, ‘sortir’. Elle les connaissait ses filles – la chose n’était pourtant pas réciproque – il n’y avait rien d’intéressant à en tirer.

La Serpentard secoua doucement la tête de gauche à droite, histoire de ce remettre les idées en place. Un soupir agacé s’échappa de ses lèvres entrouvertes. Il fallait qu’elle sorte. De toute façon, elle ne réussirait pas à se replonger dans ses leçons de Botanique ici. Pas avec cette quatrième année aux yeux verts qui gloussait continuellement.

Les bras chargés de livres, la jeune fille quitta la table près du tableau d’affichage et jeta son sac en bandoulière sur ses épaules. De sa main libre, elle lissa les plis de la jupe de son uniforme. Son regard glissa de nouveau sur le groupe de jeune fille. Elle ferma les paupières, chassa de son esprit l’image de la brune en train de brûler sur un bûcher et quitta la salle commune.

Ce fut d’un pas nerveux qu’elle traversa les Cachots, le Hall, et descendit les grands escaliers. Du calme, du calme et du calme ! Elle ne demandait pourtant pas la lune ! Alors pourquoi était-ce impossible a obtenir ?! L’Irlandaise donna un violent coup de pied dans un caillou qui ricocha et alla terminer sa course contre un tronc d’arbre. Il lui vint alors la fabuleuse idée d’allez travailler dans les serres. Après tout, quel endroit pouvait être plus approprié ? Les cours n’y étaient plus dispensés et personne ne s’aventurait dans les serres sans une très bonne raison.

Le parc parsemé de fleur en ce mois juin, restait un merveilleux terrain pour les batifoler. D’ailleurs les couples de s’en privaient pas. La Verte & Argent entraperçu la myrtille de Serdaigle enlacé à un grand blond et Zachary qui tentait (encore -_-) d’attirer l’attention d’Ailis avec ses sourires colgate… Pitoyable.

Finalement, la Jeune Fille arriva à destination. Les serres s’élevaient devant elle, disposée à l’accueillir. Un sourire traversa furtivement le visage de Lynn tandis qu’elle s’apprêtait à pousser la porte de la deuxième serre. Toutefois un bruit sourd d’une chute, suivit de pots brisés lui fit stopper la pression qu’elle exerçait sur la poignée.

La Serpentard se dirigea calmement vers la source du bruit, la première serre, et son regard méfiant tomba directement sur…

« Jillian ! »

Recouverte de terre et de plantes pas très commode, la Kendora donnait l’impression d’être un monstre sortit d’une ancienne gravure grecque.

Voir Jillian s’agiter de la sorte n’était à vrai dire pas si étonnant que ça, mais pour un peu, Lynn en aurait presque rit. Recouverte de terre de la tête aux pieds, la Rouge & Or n’en menait pas large. Pourtant, elle trouvait encore le moyen de vouloir tout diriger. L’Irlandaise lui jeta un regard tranchant mais s’avança.

« Premièrement Davis, tu n’as aucun ordre à me donner, alors change de ton ! Ensuite, reste tranquille ! Tu ne fais qu’…»

La Rousse s’interrompit en entendant quelqu’un approcher. Son regard s’assombrit : il n’y avait vraiment aucun moyen d’être tranquille ici ! Lentement, Lynn tourna la tête et guetta la porte de la serre. Quelques secondes après, une petite tête brune fit son apparition. Les nuages d’orage dans les yeux ambre de la Serpentard s’éclaircirent quand elle reconnu une gamine de sa maison.

« Emily. Qu’est ce que tu veux ? »

Sans s’intéresser a la Petite Fille, Lynn s’accroupit près de la Kendoka, posa ses livres et sortit sa nouvelle (n’oublions pas que Swann lui a cassé l’ancienne ) baguette. D’un mouvement du poignet, elle lança à la suite un Reparo et un Recurvite pour débarrasser la Cinquième année.

« Attend, ne bouge pas Jill »

L’Irlandaise murmura ensuite un Ferula et des bandes sortirent de la baguette pour s’enrouler délicatement autour de la cheville blessée.

« Ca tiendra le temps que tu ailles à l’Infirmerie… Je devrais t’enlever des points pour tout le désordre… Passons, comme je t’ai sous la main, nous allons pouvoir discuter toi et moi… » Elle surveilla qu’Emily se trouvait a assez grande distance puis se pencha dangereusement sur l’oreille de Jillian. Sa voix n’était plus qu’un souffle agressif. « Ne t’avise plus jamais de menacer Samuel... »