Hiboux express ~ poste sorcière

Directeur Nombre de messages : 580 Date d'inscription : 26/04/2005

Un courrier urgent? Un colis à envoyer? Nos hiboux sont là pour ça.

La clochette à l'entrée de la boutique fit résonner sa mélodie lorsque la porte vint la frappa. Une silhouette se découpa dans la lumière de l'extérieur. À contre-jour, on ne distinguait pas très bien les traits de la personne, mais elle fit un pas et on put voir qu'il s'agissait d'une élève de Poudlard.

Enveloppée dans une cape verte, portant une écharpe gris et vert ainsi qu'un chapeau de sorcière noire, il ne faisait aucune doute que la jeune fille appartenait à la maison de Poudlard. Une broche accrochée à sa cape avait d'ailleurs la forme d'un serpent, symbole de Salazar Serpentard.

Elle enleva son chapeau et le secoua pour en faire tomber la neige, puis tapa ses bottes sur le tapis pour les débarrasser de leur couche de neige et ainsi ne pas salir le reste du plancher. Elle rangea ses moufles dans ses poches et secoua sa longue chevelure. Relevant la tête, elle constata que la pièce était vide. Avec une moue agacée, elle alla se poster au comptoir et attendit qu'un préposé daigne se pointer.

Lorsqu'il avait tourné le coin de la rue, Gaëlys avait aperçu loin devant, la haute silhouette de la préfète de serpentard. Aussi avait-il calé son allure sur la sienne pour ne pas risquer de la rattraper. Cette rue était flanquée de plusieurs boutiques et il serait bien etonnant qu'elle aille au meme endroit que lui. Il lui suffisait donc d'attendre qu'elle entre quelque part pour poursuivre tranquillement jusqu'au bureau de poste.

Le blond resserra son echarpe jaune et noire autour de lui. Le vent etait froid en ce milieu de janvier. Froid et fort. Il ne faudrait pas que cela reste comme ca jusqu'au week end prochain sinon le match allait s'averer plus compliqué que prevu. Son regard bleu-gris se leva vers le ciel comme pour intimider les rafales avant de se reporter sur la jeune fille devant lui. Jeune fille qui venait de pousser la porte de la poste.

"Et voilà... pis tant pis.."

Décidé à ne pas se laisser impressionner par Shanaël, Gaëlys poussa la porte en fauisant tinter la clochette a son tour et penetra dans l'office. Sans un mot, ni un regard, il se dirigea vers le comptoir des envois express où attendaient 3 hiboux sur-excités qui piaillaient d'impatience. Il prit une plume et sortit un parchemin plié de sa poche puis se mit à ecrire au dos.

L'attente ne fut pas très longue, mais on ne vint pas par où Shanaël pensait qu'on viendrait. En se retournant vers la porte, la préfète pivota sur ses talons puis suivit des yeux la progression décidée et volontaire du poufsouffle. Une moue pleine de morgue aux coins des lèvres, Shanaël ne pipa mot: après tout, on ne lui adressait pas la parole! Elle attendit qu'il plia sa lettre avant de réellement s'impatienter.

Le service ne valait pas décidément rien dans cette poste! Elle se détourna de Keryann et tapa trois fois sur la sonnette. Oh que si elle avait été avec son père, les employés se seraient précipités, à plat ventre, pour les servir! Shanaël n'aimait pas attendre.

"Postier! Je n'ai pas de patience aujourd'hui!" lâcha-t-elle à haute voix, sans toutefois forcer le ton (sa voix portait bien naturellement, et malheureusement pour ses condisciples). Elle avait cependant pleinement conscience de la présence de Keryann. Elle eut une bouffée de chaleur et dénoua son foulard, songeant qu'il faisait chaud dans cette poste. Il fallait surtout éviter de penser aux évènements d'octobre dernier.

Son adresse notée, Gaelys secoua un instant l'enveloppe pour faire secher l'encre en regardant les hiboux alignés. Le petit roux du bout avait l'air sympathique. Tout à ses reflexions, il sentait comme une petite pique qui l'aiguillonnait derriere la nuque. Que faisait Shanaël derriere lui? ecrivait-elle? le regardait-elle? avait-elle seulement noté sa présence?

Avec un soupir, il attrapa le petit hibou roux. Apres tout qu'elle le regarde ou pas qu'est ce que ca pouvait bien lui faire? Cette fille ne voyait qu'elle. Et puis il n'en avait rien à faire en plus.

Gaëlys donna la lettre à ce qui se trouvait etre une petite chouette et lui chuchotta le nom de la personne à qui elle etait destinée. Elle s'envola rapidement, sortant par une ouverture percée au haut du mur. Il rangeait ses papiers lorsqu'il entendit la voix de la serpentard qui s'impatientait.

Tout en remettant ses gants et enr eoturnant vers la porte, il marmonna.

"Aujourd'hui? Elle n'a jamais eu de patience pour quoi que ce soit.. et de respect encore moins."

Si les témoins de la scène (des hiboux) avaient eu les références nécessaires, ils auraient tout de suite pensé aux vieux films westerns en voyant le mouvement effectué par Shanaël. La préfère pivota très lentement sur ses talons, pivota et pivota jusqu'à faire face au garçon de Poufsouffle qui marmonnait très peu discrètement.

Elle lui jeta un regard courroucé avant de se composer un visage affable (en réalité, le sourire qu'elle afficha avait quelque chose de... on ne saurait dire... malsain?).

"Ah. Keryann, quel bel hasard. J'avais justement à te parler. Ça tombe bien puisque je ne suis pas patiente, on peut le faire maintenant."

Elle déposa sa monnaie sur le comptoir, fatiguée de la tenir et pensant qu'à défaut de la sonnette, on entendrait peut-être les sous. Elle remit ses mouffes pour réchauffer ses mains et s'approcha du capitaine après lequel toutes les filles soupiraient (sauf elle, vous pensez bien!). Aucun intérêt à ce que tout le monde entende ce qu'ils diraient.

"Est-ce que l'équipe de Poufsouffle est complète?"

La saison allait commencer dans un mois et il manquait toujours quatre joueurs à Serpentard. Les sélections avaient été un échec total. Shanaël s'inquiétait à ce propos. Évidemment, elle avait accepté quatre joueurs temporairement, tout pour éviter de déclarer forfait, mais ça n'avait rien de reluisant comme équipe.

Si les memes hiboux avaient eu une ouie tres tres fine, ilsauraient entendu le coeur de Gaëlys rater un battement et reprendre dans un rithme plus rapide apres que Shanael lui eut adressé la parole de son ton toujours aussi aimable. Il n'y avait pas à dire, cette fille lui mettait les nerfs à chaque fois. Le poufsouffle s'arrêta et se tourna vers la serpentard qui venait vers lui de sa demarché assurée. Son sourire ne lui disait rien qui vaille pourtant il ne baissa poas les yeux et reussit meme à lui offrir un sourire.

"Je ne sais pas si l'adjectif "bel" est le plus adapté à la situation mais c'est certes un hasard. Me parler? Tu as donc quelques minutes de ton si precieux temps à gasiller pour moi? Je t'ecoute Shanaël"

En son for intérieur, il se demanda si celle qui venait vers lui était Shanaël, ou la prefete de serpentard ou bien la capitaine de quidditch. La jeune fille ne s'abaissait que très rarement à lui adresser la parole, aussi attendit-il de connaître ce qu'elle voulait lui dire. Il se détendit un peu lorsqu'il l'entendit.

*capitaine de quidditch donc...*

"L'équipe de pouf? pourquoi cette question? Tu t'inquiètes? Ton recrutement piétinne?"

Il lui adressa un petit sourire en coin et continua, repondant très naturellement la vérité.

"Il nous manque trois joueurs : deux poursuiveurs et un attrapeur. Et vous? vous en etes où?"

Le postier ne montrait toujours pas le bout de sa casquette et Gaëlys se prit à le plaindre pour l'accueil qu'il allait recevoir à faire ainsi attendre la grande Shanaël Gloucester.

Le petit sourire en coin du capitaine des Wilds Badgers eut pour effet de faire bouillir les sangs de la fière Shanaël. Ses yeux furent sur le point de lancer des poignards, mais la préfète cligna une fois... deux fois, et parvint à les faire disparaître et à recouvrer son sang froid de Gloucester. Elle répondit avec beaucoup de calme.

"Il nous manque deux poursuiveurs et un batteur. Je me suis laissé dire que Serdaigle n'a aucun poursuiveur. À croire que le Quidditch n'intéresse plus personne."

Elle marqua une pause.

"Si nous ne pouvons pas compléter nos équipes, il faudra..."

L'arrivée d'un commis (enfin!) l'interrompit. Elle fit un bref geste d'excuse au Poufsouffle et regagna le comptoir. Si Keryann avait le moindrement de sens civique, il attendrait. Shanaël poussa l'argent vers le commis avec un visage parfaitement inexpressif. Quand elle parla, ce fut d'une voix tranchante.

"Vous avez un paquet à mon nom, Shanaël Gloucester en provenance de Londres. Je tiens à dire que je ne suis vraiment pas satisfaite de votre service."

Le commis paraissait avoir bien autre chose en tête que de s'excuser auprès d'une adolescente en colère. Il lui tourna le dos et inspecta les réceptions. Il trouva ledit paquet, le fit glisser vers la jeune fille puis compta les sous. Il fit disparaître l'argent et s'éclipsa sous le regard de feu de la préfète. Elle le regarda sortir de la pièce avant d'empogner le paquet et de revenir vers Keryann.

"Je devrais déposer une plainte! Mais il n'en vaut même pas la peine."

Elle inspecta le paquet, le nom de son frère brillait sur le dessus du papier kraft. Ses yeux brillèrent un instant. Sous le coup du plaisir, une confidence lui échappa.

"Thibault m'avait promis un accélérateur pour mon balai."

Gaëlys glissa ses mains dans les poches de son pantalon. Pour une fois le ton de la préféte etait plutot amical et c'etait bien agréable. Il prit donc le temps de l'ecouter et ne se rendit pas compte un seul instant qu'il la détaillait du regard, notant un reflet doré qu'un rayon de soleil passant par une ouverture du toit pratiquée par les hiboux, deposait sur ses cheveux d'un noir d'ébène. Son regard accrocha celui de la jeune fille.

"Je crois surtout qu'on est dans une année creuse, et puis peut etre que les 1ere années vont decouvrir les joies de ce sport en cours d'année et venir gonfler nos rangs l'an prochain, enfin les vôtres puisque moi je n'y serai plus. Dis Shan? "

Il passa une main dans ses cheveux, geste nerveux.

"On pourrait peut etre en parler un soir à la crois.."

Il n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle le congediait d'un geste pompeux de la main pour accaparer le commis qui venait de pointer son nez. Gaelys soupira et attendit. Il se demanda ce qui lui avait pris. Le printemps lui perturbait les neurones. Inviter Gloucester a prendre un verre c'etait n'importe quoi ! Fort heureusement elle n'avait pas du comprendre où il voulait en venir vu ses bafouillages et l'arrivée de celui qu'elle esperait tant.

Le postier remit à la jeune serpentard un paquet puis disparut sans demander son reste, comme si le regard de la prefete lui avait mis le feu au derriere. A cette image un sourire naquit sur les levres du gardien. Sourire qui disparut quand elle echappa une remarque sur celui qui semblait etre l'expediteur du colis. Thibault. voila bien un nom pompeux. Surement un de ses amis de la haute societe sorciere. Aucun interet! Gaëlys ne fit aucune remarque mais remit les mains dans ses poches et regarda ailleurs, ne voulant pas passer pour un curieux, si elle ouvrait son paquet devant lui.

Tout à l'intérêt qu'elle portait à son paquet, la préfète n'avait pas entendu les derniers mots de Gaëlys avant qu'elle ne tourne les talons pour parler au commis. Heureusement pour le poufsouffle, on s'en doute car Shanaël n'était pas réputée très tendre à l'égard des garçons qui tentaient de l'inviter. Contrairement à ses sembables adolescentes, elle n'attendait pas le prince charmant, elle attendait le prince infernal qui saurait la ravir. Autant dire que les garçons, ce n'était pas son fort. Pour la majorité, ils étaient amorphes et totalement inintéressants. Même ce bellâtre de Keryann.

Elle n'ouvrit pas le paquet. C'était déjà beaucoup qu'elle eut laissé échapper quelques mots sur son contenu. Elle n'en monterait pas plus à un adversaire! Elle sortit sa baguette en vue de rétrécir le paquet pour le glisser dans une poche, mais se ravisa lorsqu'elle songea que ce n'était peut-être pas indiqué de jeter un tel sort sur un accessoire pour balai. Elle rangea sa baguette et nicha le paquet sous son bras. Enfin, elle reporta son attention sur le benêt qui l'attendait toujours en regardant ailleurs.

"Je disais donc qu'il faudra annuler le tournoi si on n'a pas plus de joueurs. On pourrait organiser une réunion de toutes les équipes à La Croisée la semaine prochaine. Tu en penses quoi?" demanda-t-elle tout en se dirigeant vers la porte. Le froid s'engouffra en rafale dans la volière.

La serpentard avait l'air d'avoir du mal a savoir comment s'en sortir avec son paquet. Elle le tournait dans tous les sens, puis avait sorti sa baguette et maintenant elle le glissaity sous son bras. Le poufsouffle faillit lui demander si elle voulait de l'aide mais il tourna sa langue 7 fois dans sa bouche et s'en abstint en se souvenant de la personne à qui il avait à faire.

Gaëlys avait ressorti les mains de ses poches et avait suivi Shanaël jusqu'à l'entrée. Lorsqu'elle ouvrit la porte, la bourrasque de vent qui s'engouffra dans le bureau de poste lui envoya les longues meches de la chevelure soyeuse de la serpentard en pleine figure. Il détourna le visage pour refermer la porte et ne se rendit compte qu'il avait retenu son souffle que lorsqu'il voulut repondre. Pour ce faire, il du reprendre de l'air, puis put enfin dire d'un ton assez fort pour se faire entendre malgré le vacarme du vent qui soufflait de plus en plus fort.

"Oui c'est une idée. Mais je ne sais pas qui est capitaine à Gryffondor ..."

En ayant marre de s'adresser au dos de la jeune fille, le sorcier força le pas et la rejoignit, marchant à ses côtés. Malgré le vent elle se tenait toujours aussi droite, les sourcils légèrement froncés et son air déterminé dans le regard.

" Ca fera du monde, il faudrait demander une salle réservée pour ca non?"

[Suite=> Pré au lard :: Le village :: En chemin vers Poudlard]

L'heure de la débauche, enfin ! Midi était passé depuis deux heures, et les gargouillements de l'estomac de Liberty devaient s'entendre jusqu'à Poudlard. Elle était là depuis six heures du matin et n'avait rien avalé à part une pomme et quelques Dragées Surprises de Bertie Crochue durant sa pause.
La petite préfète épousseta ses épaules emplumées. Elle portait un sweat-shirt à capuche d'une couleur vieux rose, duquel dépassait sous son décolleté et sur ses hanches fines, un simple t-shirt blanc uni. Ces atours étaient accompagnés par un vieux jean délavé dans lequel flottaient ses jambes trop maigres, et une paire de (fausses) Converse qui semblaient avoir été blanches un temps, mais qui rendaient à présent un camaïeu de gris. Quelques plumes de hiboux s'étaient malencontreusement emprisonnées dans sa chevelure blonde nouée en une queue de cheval fatiguée, et son écharpe aux couleurs de Serdaigle était encore enroulée autour de son cou, bien qu'à cette heure-ci, alors qu'un soleil bienveillant diffusait sa discrète chaleur dans un ciel pâle, elle n'eut plus à se protéger du brouillard et de la fraîcheur matinale.
Liberty s'assit sur les marches de l'entrée de la Poste Sorcière et sortit de son sac à dos un sandwich végétarien qu'un elfe de maison lui avait apporté, comme tous les Samedi matin, avant qu'elle ne se rende sur son lieu de travail. L'elfe en question lui ajoutait parfois quelques fruits, des biscuits ou une part de tarte enveloppée dans du papier, ainsi qu'une gourde de jus de citrouille pressée du matin. Comme tous les samedi, elle rentrerait à Poudlard après son déjeuner (puisque celui-ci était desservi depuis longtemps dans la Grande Salle de Poudlard), elle se détendrait une petite heure, à dormir ou discuter au fond des fauteuils de la Salle Commune de Serdaigle, puis elle irait à l'entraînement de Quidditch, et enfin, il serait relativement tard lorsqu'elle se pencherait sur ses devoirs, qu'elle terminerait le Dimanche après midi, et parfois dans la soirée si les professeurs s'étaient montrés suffisamment impitoyables pour les accabler de travail.

Directeur Nombre de messages : 580 Date d'inscription : 26/04/2005

Le rendez vous avec Maxime avait eu lieu un peu plus tôt dans la semaine. William n'avait reçu aucun patronus depuis ce jeudi soir ce qui le rassurait un peu. Depuis, il avait épluché les journaux, tenté de prendre rendez vous avec divers avocats et le secrétaire aux affaires scolaires, sans succès. Il semblait maintenant évident que des pressions étaient exercées pour lui mettre des bâtons dans les roues. Mais c'était mal connaître William Kay que de croire que cela allait le décourager.

Il n'avait donc pas eu le temps de le trouver long en attendant ce samedi matin. Et c'est sous l'effet du polynectar qu'il apparut au milieu de la place de Pré au Lard, faisant s'envoler quelques pigeons et attirant les regards des badauds. Dans un léger claquement de talons, la pulpeuse femme qu'il était devenu prit la direction de la poste sorcière. Le soleil du début d'après-midi couvrait des cheveux noirs de paillettes dorées qui chatoyaient au rythme de ses hanches. Bientot, il arriva en vue du bâtiment. Des clients en sortaient encore. Il attendit donc, assis sur un banc, à l'ombre d'un érable dont les feuilles viraient déjà au rouge.

Il dut éconduire deux prétendants, dont Zachary Cornwell qui était sorti du Vif d'Or, décidément, il ne changeait pas celui là -_-, avant de voir enfin celle qu'il cherchait sortir de la poste. Un sourire vint flotter sur ses lèvres et il attendit qu'elle s'installe avec son pique nique pour se lever et s'approcher. Arrivé près d'elle, il s'adossa à la rembarde, posant un coude blanc sur la rampe de fer forgé. Son pied gauche légèrement surélevé sur la première marche, laissait filer le trait clair de sa peau par la fente de sa longue robe.

"C'est un bel établissement... Vous travaillez ici? Je vois que vous êtes de Poudlard..."

Sous les longs cils, les iris bleus détaillaient l'écharpe de la blonde Liberty. William la trouva fatiguée, trop maigre, abattue... Il en chercherait la cause plus tard. Une fille dynamique et pleine de vie comme Green ne s'affadissait pas sans raison. Marmonnant un sort, il arrangea une mèche de cheveux ondulés et poursuivit.

"Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse mais j'aimerais avoir quelques renseignements sur ce bâtiment."

Ce qui se passa alors dans la tête de la jolie blonde dut la surprendre. Alors qu'elle entendait clairement les mots que la femme prononçait, elle entendait une autre voix dire autre chose au fond de son oreille.

"Je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse mais j'aimerais avoir quelques renseignements sur ce bâtiment."
devint
"J'ai besoin de vous parler, s'il vous plait de partez pas"

Et ajoutant un sourire rayonnnant, elle ajouta:

"Je suis Aurora Gordon, je suis enchantée ^^ "
"Je suis William Kay, je suis polynectarisé."

Perdue dans ses pensées qui voguaient librement entre les cours, les stratégies de Quidditch et des souvenirs agréables concernant un certain Poufsouffle, la petite Préfète regardait indifféremment sorciers et sorcières déambuler dans la rue principale de Pré-au-Lard. Ici, une maman promenait son enfant en faisant léviter son hochet au dessus du landau pour l'amuser, là, un gobelin envoyé par Gringotts entrait chez certains commerçants avec l'air du vilain huissier qui va emporter tout vos meubles, et en ressortait versant des Gallions dans sa bourse, là encore, un vieillard édenté chantait une contine populaire chez les sorciers, assis sur un banc depuis un moment déjà et appuyé sur sa canne. Non loin du vieillard, sur un autre banc, se tenait une jeune femme que Liberty remarqua brièvement pour son élégance.
Alors qu'elle venait tout juste de terminer son sandwich et qu'elle allait attaquer une pêche à l'aspect particulièrement juteux, la jeune femme en question s'approcha, mais Liberty ne réalisa sa présence que lorsque son ombre, à peine allongée par le soleil encore haut dans le ciel, entra dans son champ de vision.

"Oui, je ..." commença-t-elle en relevant la tête, mais elle stoppa net, la bouche entre-ouverte.

Cette voix ... est-ce qu'elle avait halluciné ? Peu soucieuse de la politesse envers la jeune femme qui s'adressait à elle, Liberty s'était redressée d'un bond et parcourait les alentours du regard, à la recherche de l'origine de cette voix. Elle ne pouvait s'expliquer pourquoi elle avait cette impression que la voix venait ... de l'intérieur de sa tête.

Le sourire rayonnant fut presque aussi troublant que ce que la dite voix annonça ensuite. Cette voix, et ce sourire, c'était bien ceux du directeur de Poudlard. Non pas de Finchley, mais le vrai, le seul qu'elle ait jamais considéré comme digne de ce poste.
Les yeux de la Serdaigle s'arrondirent.
Mais finalement, il ne lui fallut pas longtemps pour réagir. Aussi abasourdissante que soit la situation, c'était, elle le savait maintenant, exactement ce qu'elle n'avait cessé d'espérer depuis que la Ministère avait remercié William Kay.

"Certainement," répondit-elle d'un ton presque trop aimable. Elle referma son sac à dos, le jeta sur son épaule et invita la jeune femme à entrer dans le bâtiment. "Laissez-moi vous faire visiter les lieux, mais je vous préviens, les volières sont très bruyantes ... on risque d'avoir du mal à s'entendre."

Directeur Nombre de messages : 580 Date d'inscription : 26/04/2005

Lorsque Liberty se leva d'un bond, il eut peur un court instant qu'elle ne le plante là en lui disant qu'elle avait autre chose à faire qu'être guide touristique, mais heureusement, elle n'en fit rien. En bonne attrapeuse, elle scrutait chaque recoin pour localiser le vif d'or qu'était pour le moment la voix qu'elle entendait. La demoiselle n'avait rien perdu de sa vivacité ce qui rassura William.

Elle ramena son regard sur lui au moment où il/elle se présentait et l'arrondissement de ses yeux prouva qu'elle avait saisi ce qui se passait. La préfète des aigles réagit très calmement et avec intelligence, ce qui ne l'étonna pas, c'était exactement ce qu'il attendait d'elle et la raison qui la lui avait fait choisir. Il savait qu'il la mettait en danger, comme il avait mis Maxime, mais il était sûr de son soutien et ne s'était pas trompé.

Avec un rire léger, il la suivit sur les marches de la poste, feignant d'admirer l'architecture somme toute banale du bâtiment.

"Oh rassurez vous, j'ai l'habitude du bruit, j'ai travaillé cette année dans une animalerie magique pleine de cris. Et même si ils me cassaient les oreilles parfois, ces petits monstres me manquent beaucoup..."

Une fois la porte passée, il la suivit en silence, admirant toujours les coins et les recoins, posant des questions sur la date de construction, saluant les quelques personnes qui s'apprêtaient à quitter leur emploi. Puis enfin, ils pénétrèrent dans la volière, créant une agitation bruyante, poussiéreuse et plumeuse et il se détendit. La jeune femme qu'il était passa ses doigts manucurés dans ses longs cheveux en soupirant.

"Vive le polynectar, pas vrai mademoiselle Green? Vous avez l'air fatiguée, est ce que tout va bien? Vous savez qu'on peut trouver des arrangements financiers si votre emploi vous coûte trop d'énergie, nous en avons parlé n'est-ce pas?"

Tandis que le froissement léger de ses basket accompagnait le claquement des talons de l'élégante jeune femme sur le sol marbré du hall, Liberty fut prise d'un doute. Est-ce qu'il s'agissait vraiment de William Kay ? Devait-elle mettre cette étrangère à l'épreuve en lui posant des questions auxquelles seul l'ancien directeur aurait pu répondre ? Et par quel moyen s'adressait-il à elle ? Elle se souvenait d'un cours où l'horrible professeur de métamorphose avait fait une digression sur la Légilimencie, et elle regrettait à présent de n'avoir pas un peu mieux écouté, pour savoir s'il était possible ou non que le directeur, ou qui que ce puisse être, maîtrise cet art, et même d'ailleurs s'il s'agissait bien de cela.
De son air le plus naturel, elle répondait aux questions de la jeune femme telle un guide de musée, tout en la dirigeant vers les volières. Elles longèrent un couloir bordé de casiers. L'un d'entre eux était ouvert, et sur l'intérieur de la porte un autocollant aux couleurs de l'équipe de Quidditch des Kenmare Kestrels était collé, en partie recouvert par des articles de journaux, certains maculés de la trace ronde d'une tasse de thé. La plupart étaient surlignés au marqueur fluorescent, comme un élève moldu aurait surligné un texte d'histoire pour mettre en évidence les dates et les évènements à retenir, et tous avaient le nom de William Kay dans leur titre.
Liberty claqua la porte de son casier au passage et elle entra dans la volière, talonnée par l'élégante étrangère.
Au moment où elles passèrent la porte, les hululements de chouettes et de hiboux résonnèrent, les détonations des envois de courrier par cheminette retentirent et les voix des employés se mêlèrent. La plupart d'entre eux étaient des jeunes, comme Liberty, dont certains étaient à peine sortis de Poudlard.

"C'est vrai ... vous m'en aviez déjà parlé," sourit Liberty en se tournant vers la version polynectarisée de William Kay.

C'était une drôle d'émotion qui la prenait à cet instant. Un mélange d'excitation, d'orgueil et de soulagement pur et simple de pouvoir s'adresser enfin directement à celui dont elle défendait vainement la cause.

"Dites, avant toute chose j'aurais une question ... Pourquoi n'avoir pas emprunté l'apparence d'un homme ? x_X"

Directeur Nombre de messages : 580 Date d'inscription : 26/04/2005

Toujours feignant de s'intéresser à la poste sorcière, William en profitait pour calculer les risques qu'il encourait. Si leur entrée avait fait lever le nez et échanger des regards interrogateurs à la dizaine d'employés, ils n'avaient pas attiré l'attention plus que ça, leur travail rappelant les observateurs à leur dure réalité quotidienne. Cependant, la prudence étant mère de toute vertu, il s'arrangea pour tourner le dos aux employés en admirant un joli grand duc et en profita pour agiter sa baguette discrètement sortie et lancer un sort de Muffliato. Aussitôt une bulle invisible se mit en place autour d'eux, assourdissant les bruits de la poste et bloquant le son de leur conversation. William sourit à la question de Liberty mais surtout à l'air perplexe qui l'accompagnait.

"Pour la raison qui vous fait faire cette moue ^^. Je serais trop attendu en tant qu'homme. Un homme inconnu qui traine à Pré au Lard en frôlant les murs pour qu'on ne le voit pas attirerait l'attention bien plus que cette femme légère qu'on remarque et qu'on oublie aussitôt. Et avouez que c'est bien réussi! Même monsieur Cornwell s'est fait avoir et n'y a vu que du feu. J'espère que le traumatisme ne sera pas trop grand pour vous mademoiselle Green."

Et il éclata de son rire si reconnaissable quoiqu'un peu plus aigüe qu'à l'ordinaire. Toujours est-il que l'attention il l'attirerait si son séjour durait trop longtemps. Aussi décida-t-il d'aller droit au but.

"Je suis content de vous avoir trouvée. J'ai besoin de votre aide pour faire passer un message au professeur Rogue. Accepteriez vous de prendre ce risque? Je comprendrai que vous ayez des réticences, vous faire prendre pourrait avoir de graves conséquences sur votre scolarité. Mais dites-moi, comment va Poudlard? Les nouveaux préfets ont-ils pris leurs fonctions sans trop de difficultés? Votre redoublement a-t-il bien commencé? et celui de monsieur Keryann? On m'a dit que la cérémonie avait été plutôt... animée..."

Il lui adressa un clin d'œil. Les épreuves ne lui avaient pas fait perdre son sens de l'humour et savoir que Finchley avait reçu un tel accueil l'amusait beaucoup.

Liberty soupira lorsqu'une bulle silencieuse se forma autour d'eux, soulagée du vacarme de la volière qu'elle avait déjà subi toute la matinée, au risque de se prendre une migraine.
Un sourire se dessina sur ses lèvres en imaginant Zach tenter de séduire la belle inconnue. Est-ce que lui aussi avait été mis au courant ? A combien d'autres élèves le directeur s'était-il présenté sous cette forme ou sous une quelconque autre ?

"Je suis partante !" s'exclama Liberty, un peu précipitamment, sans même savoir de quoi il en retournait. Peu importe la mission que William Kay voulait lui confier, il pouvait compter sur elle et elle ne le décevrait pas. "A l'école c'est la misère, ça n'a rien à voir avec l'ambiance qu'il y avait avant ... Les profs sont tout le temps grincheux à cause de cette histoire de tour de garde (non mais quelle connerie !), et tout le monde râle parce que du coup on ne peut plus rentrer tard du Quidditch sans se prendre un retrait de points, vous voyez le genre ? Et puis il n'y connaît rien en administration d'une école, et en plus c'est un anti-moldu ! Vous savez ce qu'il a osé faire ? Il a interdit à Takehiko de passer un diplôme moldu ! Vous ne trouvez pas ça scandaleux ??"

A peine le temps de reprendre son souffle, et sans laisser à Kay le temps de répondre, elle poursuivit :

"Du coup nous les préfets, on doit gérer à la fois les protestataires et respecter le bon vouloir de Finchley ... Est-ce qu'on est obligés de faire respecter ses amendements ridicules ?" (elle prit une inspiration) "Et pour ma rentrée ... disons que j'ai pas le temps de m'ennuyer ... Quant à Gaëlys ... euh... dites, j'ai une question ... Pourquoi est-ce que vous vous cachez au juste ? Vous n'avez rien fait de mal ... Est-ce que le Ministère s'en prendrait à vous si vous tentiez quoi que ce soit pour rétablir la justice ... ?"

Directeur Nombre de messages : 580 Date d'inscription : 26/04/2005

Comme il l'avait espéré, Liberty accepta sans hésiter de lui apporter son aide. Il allait la remercier mais n'en eut pas le temps, la jeune fille s'était lancée dans un long monologue qu'il ne préféra pas interrompre. Et de toutes manières l'aurait-il pu? La petite blonde donnait l'impression de lui sortir tout ce qu'elle avait sur le cœur et tous ses griefs surgissaient les uns derrière les autres dans une cascade désordonnée.

L'écoutant attentivement William hochait parfois la tête, fronçait parfois les sourcils. Des tours de garde? Avait-il donc tellement besoin de contrôler et surveiller ses élèves ou bien cela cachait-il un autre but? Il y pensait quand il s'aperçut que Liberty attendait sa réponse. S'appuyant à moitié sur une rambarde de bois, il croisa les bras sous sa poitrine et hocha la tête comme s'il écoutait et apprenait les rudiments de l'architecture des postes sorcières.

"A vrai dire je ne sais pas si je crains quelque chose ou pas. Je pense que non, légalement parlant bien sûr, mais je veux pouvoir préparer ma contre attaque sans lui donner la moindre chance de pouvoir anticiper. Donc moins on sait ce que je fais, moins on peut en parler et moins il sera au courant. "

Il laissa filer un silence et reprit.

"C'est très ennuyeux pour Monsieur Shinji. Surtout que mon retour peut prendre du temps ce qui va lui en faire perdre à lui. Voilà ce que vous allez faire. Vous allez lui dire d'aller en parler à Mademoiselle Ombrelune. Dites lui bien que Poudlard est administré par deux directeurs et que l'un n'a pas la priorité sur l'autre. Finchley n'a pas le droit de bloquer comme cela son dossier. Faelin peut le lui signer si toutefois il le lui présente. Si j'étais sûr de revenir bientôt je lui dirait d'attendre mais...Par contre, au risque de vous décevoir, oui en tant que préfet votre rôle est de faire appliquer le règlement même si vous n'êtes pas d'accord avec lui. c'est la rançon de la gloire... Mais comme vous dites vous avez beaucoup de travail, il se peut que certaines choses échappent à votre regard.. aussi perçant soit-il... "

Fouillant dans son sac à main, il en sortit un gallion derrière lequel un papier était plié et collé temporairement.

"Merci pour la visite mademoiselle Green, vous êtes un excellent guide. Je penserai à vous si je dois organiser des portes ouvertes à Poudlard quand je reviendrai. Car je vais revenir comptez sur moi! Le message est à faire passer à monsieur Rogue. Rapidement. Merci beaucoup encore une fois..." Et, perçant la bulle, il revint vers les employés

"Cela a été très instructif, je citerai votre nom dans mon livre. Encore merci!"

Et saluant les jeunes qui avaient relevé le nez, il sortit de la poste de sa démarche élégante, croisant les doigts pour que le message parvienne vite à Matthew.

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